Chaque époque a connu des “coupables” désignés par la vindicte populaire : au Moyen-Age, les rousses étaient brûlées vives pour cause de sorcellerie, et dans les années 1960, la bombe atomique expliquait tout dérèglement, de quelle que nature qu’il soit.
Si ce n’est pas la bombe atomique qui empêche la navigation sur la Meuse, c’est quand même bien la présence de la centrale nucléaire de Chooz qui impose des contraintes incontournables : un débit d’environ 25 m3 par seconde est en effet nécessaire au bon fonctionnement de son refroidissement. C’est à peu près le débit actuel de la Meuse à Givet, et il est donc impossible actuellement de remplir le bief qui s’est vidé lors de l’incident du 18 juillet.
Il n’est pas difficile de comprendre qu’on ne va pas arrêter une centrale nucléaire pour laisser passer une dizaine de touristes, même s’il y a dans le tas quelques Hollandais qui crient très fort !
D’après VNF, il se pourrait que la navigation soit rouverte le 4 septembre, mais cette estimation est basée sur les statistiques de débit des années précédentes. Autant dire qu’il y a fortement intérêt à ce qu’il pleuve sérieusement dans les prochains jours. Voilà la conséquence d’avoir laissé tomber en désuétude la pratique des Rogations…
Nous allons donc laisser le bateau à Fumay jusqu’au début septembre. Nous déciderons alors de la suite des opérations :
- Si la navigation est rouverte, nous ramènerons le bateau à Huy avant que la Haute-Meuse belge ne soit mise en chômage le 15 septembre.
- Dans le cas contraire, nous pourrions revenir par le canal des Ardennes, le canal de l’Aisne à l’Oise, le canal du Nord, l’Escaut, pour rejoindre la Sambre à Charleroi. Ce tour éventuel de 620 km et 100 écluses ne nous fait pas vraiment rigoler !
- Nous pourrions aussi laisser le bateau en hivernage à Pont-à-Bar.
D’ici là, nous vaquerons à d’autres occupations, ce n’est pas ce qui manque !